32èmes de finale de la Coupe de france
(0-1) A. Sagot (45′)
(1-1) Herluison (79′)
(2-1) Chrétien (116′)
Jamais les Forgerons n’auraient dû passer à la trappe. Admirables de solidarité, ils ont pourtant eu les occasions pour plier ce match.
Denis Ribeiro, Stéphane Lestin, Anthony Parat, Kevin Morizur, et d’autres. Durant cent vingt minutes, on les avait vus se démener aux quatre coins du terrain ; M. Lesage vient de mettre un terme à un match haletant, à défaut d’être parfaitement maîtrisé tant la pelouse était lourde, et les Montagnards sont toujours éparpillés.
Ils ont évolué la tête haute, ils sont tombés debout face à pas plus forts mais plus réalistes qu’eux, mais là ils sont terrassés. Perclus de crampes, remplis de tristesse, baignés de larmes. Et Antony Ludeña, leur jeune entraîneur, n’est pas le moins ému : « Allez voir la tête des joueurs dans le vestiaire. On avait déjà connu une grosse déception il y a un an face Drancy au même stade de l’épreuve mais là, c’est puissance dix. »
Les Montagnards semblent anéantis et on peut les comprendre. Si la Coupe de France peut être magique, elle est aussi parfois cruelle pour ceux qui ont éparpillé le réalisme en course de match. Et face à des Compiégnois aux arguments athlétiques supérieurs, et durant un match qui ne connut aucun temps mort et son lot d’actions chaudes, l’US Montagnarde a quasiment réalisé le match parfait malgré une entame poussive. Malgré un premier acte passif juste couronné… par un but d’Alexandre Sagot (45′) parfaitement servi par Paul Auréart. Comme quoi le foot est aussi bizarre.
« Ce groupe s’était donné les moyens d’être ambitieux et d’aller plus loin, poursuit Ludeña. Si vous aviez vu leur implication et leur investissement durant la trêve. On venait de passer deux jours extraordinaires et je n’ai pas reconnu mes joueurs, ils évoluaient la peur au ventre. Mais on savait que si on parvenait à les empêcher de développer leur jeu, on les mettrait en danger. »
Le rêve s’envole
Mais ils menaient au score. Et ils sont revenus en brandissant l’étendard de la révolte. Et par Stéphane Ravélo (68′) puis Sagot seul face au but vide d’abord puis de plus loin (71′, 72′ et 73′), les Morbihannais ont mis leurs hôtes au supplice. Sans parvenir à leur mettre définitivement un genou à terre, malgré une fin de match particulièrement folle et débridée où le ballon naviguait d’un camp à l’autre. Et comme souvent en pareil cas…
Le jeu et les occasions pour les uns, le panache quoi, les coups de pieds arrêtés et le froid réalisme pour les autres… C’est le froid constat de la fin d’un match que les Compiégnois auront eu le mérite de ne jamais lâcher. Un parfait copié-colé : faute côté droit, Sébastien Etiemble se charge de frapper la sentence pour la tête de Julien Herluison au 1er poteau (79′) qui égalise, puis pour celle du capitaine Stéphane Chrétien au second (116′), qui libère, et voilà comment le rêve s’envole.
« Il y avait de la taille en face et chez nous il y avait beaucoup de fatigue. » Un à un les Montagnards se redressent, vont saluer leurs merveilleux supporters venus dans trois cars. Ni la haie d’honneur dressée par leurs vainqueurs, ni les paroles d’encouragement n’arrivent à les consoler.
Fiche technique :
BUTS. Compiègne : Herluison (79′), Chrétien (116′). US Montagnarde : Sagot (45′) .
AVERTISSEMENTS. Compiègne : Mayuma (16′), Le Bars (56′), Budak (69′).
COMPIÈGNE : Hérisson – Le Bars (Kanouté 75′), Lourde, Chrétien (cap), Budak – Mayuma, Aulon – Basset (Makengo 66′), Etiemble (Kalondji 118′), Herluison – Kabran. Non entrés en jeu : Birck (g), Ducarre, Lakéhal, Caro. Entraîneur : Patrick Vallée.
US MONTAGNARDE : Ribeiro – Landraing (Mounier 115′), Simon (cap), Mear, Morizur – D. Tison, Le Boulaire, Parat – Sagot (Sivy 74′), Lestin, Auréart (Ravélo 61′). Non entrés en jeu : Guillemette (g), Lestrat, Le Donnerh, Mahé. Entraîneur : Antony Ludeña.